par Myiette
De l'art et de tripes - Faut-il souffrir pour être "beau"?
C'est pas censé être beau, mais si la qualité de l'image vous déplaît plus encore (à juste titre), offrez-moi un appareil photo
C'était il y a quelque années, une petite fille de 6 ans qui regardait un documentaire sur Eduard Munch. J'ose pas retourner mettre Soda maintenant que la pub doit être finie... Elle est très concentrée, elle aimerait bien dessiner comme ça. Une question fuse, soudaine, alors que je n'étais pas bien sure d'avoir écouté le documentaire jusque là, occupée sans doute à trancher pour une éducation artistique en faveur de son inclination.
Cette anecdote m'a frappée et me semble intemporelle, dans la façon dont elle interroge la question du bonheur, de la création artistique, de l'artiste maudit;
des choix de vie quand un certain mode de travail artistique se fait au prix du bonheur.
L'expression artistique peut s'avérer fort efficace en art thérapie. Et lorsque l'expérience donne naissance à une production artistique de qualité, ce qui est souvent le cas quand on a des choses à exprimer, on est tenté de la "professionnaliser".
Cela me paraît juste, en ce qu'une "profession" a de constitutif de l'identité, si l'identité est celle de l'expression, et l'expression l'essence de l'Art. Il me semble pleinement légitime en effet que soit artiste celle ou celui qui a des choses à dire tandis que trop d'agents publicitaires ont aujourd'hui cette prétention pour nous fourguer du vent, mauvais, pollué.
Mais gare au piège qu'il y a à trouver une expression artistique dans l'auto-destruction;
à conclure, face à l'admiration qu'on lit dans les regards, à une valeur artistique suprême de la mise en abîme;
à se fourvoyer à la perpétuer, à y risquer, en guise d'art, l'auto-complaisance, le déballage, une exhibition outrancière qui blesse l'intimité et la pudeur de l'artiste autant que celles du spectateur.
Que serait l'Art s'il devait servir la destruction d'autrui?
Qu'en est-il alors s'il sert la destruction de soi?
Quand bien même cela n'irait pas jusque là, si l'effet du travail artistique en soit suffit à torturer l'artiste, l'Art doit-il compter plus que son propre bien-être?
Personnellement je n'en suis pas sure. De la même façon que j'échangerais volontiers le Sacré-cœur contre le bien-être de ceux qui l'ont érigé à leurs dépends.
C'est pas censé être beau, mais si la qualité de l'image vous déplaît plus encore (à juste titre), offrez-moi un appareil photo
Une petite anecdote.
C'était il y a quelque années, une petite fille de 6 ans qui regardait un documentaire sur Eduard Munch. J'ose pas retourner mettre Soda maintenant que la pub doit être finie... Elle est très concentrée, elle aimerait bien dessiner comme ça. Une question fuse, soudaine, alors que je n'étais pas bien sure d'avoir écouté le documentaire jusque là, occupée sans doute à trancher pour une éducation artistique en faveur de son inclination.
"mais s'il est malheureux à cause de son dessinage, pourquoi il arrête pas?"
Cette anecdote m'a frappée et me semble intemporelle, dans la façon dont elle interroge la question du bonheur, de la création artistique, de l'artiste maudit;
des choix de vie quand un certain mode de travail artistique se fait au prix du bonheur.
L'art ou la vie - pour aller plus loin.
L'expression artistique peut s'avérer fort efficace en art thérapie. Et lorsque l'expérience donne naissance à une production artistique de qualité, ce qui est souvent le cas quand on a des choses à exprimer, on est tenté de la "professionnaliser".
Cela me paraît juste, en ce qu'une "profession" a de constitutif de l'identité, si l'identité est celle de l'expression, et l'expression l'essence de l'Art. Il me semble pleinement légitime en effet que soit artiste celle ou celui qui a des choses à dire tandis que trop d'agents publicitaires ont aujourd'hui cette prétention pour nous fourguer du vent, mauvais, pollué.
Mais gare au piège qu'il y a à trouver une expression artistique dans l'auto-destruction;
à conclure, face à l'admiration qu'on lit dans les regards, à une valeur artistique suprême de la mise en abîme;
à se fourvoyer à la perpétuer, à y risquer, en guise d'art, l'auto-complaisance, le déballage, une exhibition outrancière qui blesse l'intimité et la pudeur de l'artiste autant que celles du spectateur.
Que serait l'Art s'il devait servir la destruction d'autrui?
Qu'en est-il alors s'il sert la destruction de soi?
Quand bien même cela n'irait pas jusque là, si l'effet du travail artistique en soit suffit à torturer l'artiste, l'Art doit-il compter plus que son propre bien-être?
Personnellement je n'en suis pas sure. De la même façon que j'échangerais volontiers le Sacré-cœur contre le bien-être de ceux qui l'ont érigé à leurs dépends.
il "produit" le même effet?
Ceci dit je ne crois pas que les dessins, même très moches, puissent être portés responsables de folies ou de violences qu'on subit. Ces violences préexistes, peu importe le prétexte qu'elle prenne pour s'exprimer, quand bien mêm...
https://youtu.be/30tAbf2rRBA
et oui ton dessin me fait penser un peu a charlie....
non sinon pour répondre brutalement a ton titre , même si travail et torture ont la même r...
https://www.youtube.com/watch?v=bBPmJp20g4Y
j'les adore ces deux là