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Fil de discussion: Redéfinition du concept de progrès
Chico Libri Munduruku Kaiowá a dit...
Je ne crois pas que Eduardo Viveiros de Castro, un des plus importants anthropologues de notre temps, n'ait pas lu Marx.
Il ne me semble pas qu'il conteste tout le travail de Marx, mais seulement qu'il remet en question ce qu'il appelle "la pensée moderne" qui, de fait, considère que l'homme doit s'affranchir des aléas de la nature. En quoi les pays marxistes diffèrent-ils des pays libéraux dans leur relation à la nature ? Les désastres environnementaux (qui ont nécessairement un impact énorme sur la vie - humaine ou non) des pays marxistes n'ont rien à envier à ceux des pays libéraux.
Cette discussion a été motivée par une phrase de Mayalu Metuktire (petite fille de l'Indien Raoni) qui disait qu'il fallait repenser le concept de progrès. De par le lien très étroit que les Indiens d'Amazonie entretiennent avec la nature, il est évident qu'elle faisait référence à la relation entre "progrès" et préservation de l'environnement.
Cela signifierait-il que la préservation de l'environnement ne pourait s'effectuer qu'en refusant la civilisation ? Mais il n'y a pas LA civilisation et la barbarie (erreur récurrente de la pensée occidentale qui a motivé et motive encore, les colonisations, les invasions, les génocides...), il y a diverses civilisations, et d'ailleurs "civilisation" ne s'oppose pas nécessairement à "barbarie", la civilisation dominante actuelle est à bien des égards terriblement barbare.
Dommage que tu ne parles pas portugais, je t'aurais indiqué des liens qui te permettraient de mieux comprendre la pensée de Eduardo Viveiros de Castro.
Lisons et relisons Marx avec ses défauts, ses erreurs, souvent fautes de sources fiables, mais cet homme est indépassable. Et puis il faut le dire il en a chier dans sa vie au service des pauvres. Citez moi un seul philosophe actuel à sa hauteur ! Vide.
- 23 Avril 2015 1:48
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